Ondée
© Cendrine Rovini
Le 15 juillet 2003, j'écrivais :
Ses mots en farandole se tiennent par la main et forment sur moi des colliers innombrables. Je les connais par coeur, le joaillier n'en sait rien. Je les porte en pectoral, en talisman. Ils dardent leurs pointes effilées et les frissons qu'ils m'offrent sont des supplices délectables.
Le bijou s'allonge de jour en jour et s'enroule autour de moi en spirale, oeil de tigre, pierre de lune, obsidienne, opale, menus galets de secrets ruisseaux. Il grimpe en labyrinthes sinueux sur ma peau qui palpite.
Les joyaux s'insinuent dans ma chair, la marquent profondément et je serai bientôt immobile, les jambes prises dans le précieux filet. Je finirai empierrée vivante sous les délicieuses tortures de ses mots inestimables.
Je n'écris plus autant qu'il y a deux ans mais le joaillier est près de moi et me pare quotidiennement, je suis rutilante de bijoux lunaires et d'étoiles d'eau pulpeuse...